La Mari Lwyd, une coutume aussi fascinante qu’elle peut être effrayante !
A l’occasion de cette fin d’année 2024, ma curiosité m’a poussé à voir s’il existait une ou des traditions associant le cheval et le passage à la nouvelle année… Et bien figurez-vous qu’il en existe une, au Pays de Galles, qui s’étale sur la période allant de Noël à tout début janvier. Il s’agit de la Mari Lwyd (prononcez Loyd) ! Une déambulation dans les villages, de maison en maison, au cours de laquelle un groupe d’hommes déguisés fait circuler un faux cheval dont le crâne est porté en hauteur sous un drap blanc.
Et si comme moi, vous n’en aviez jamais entendu parlé auparavant, je vous laisse découvrir cette coutume ô combien étonnante ! (Je vous ai mis une archive vidéo tout en bas de l’article !)
Les Origines
Les premières traces écrites de la tradition de la Mari Lwyd remonteraient aux années 1800. Mais celle-ci pourrait bien être plus ancienne. En effet, dès le 19ème siècle, le clergé local s’est démené pour tenter de faire disparaître cette coutume dont les sources sont méconnues. Est-ce un rite païen, pré-chrétien ? Ou bien la représentation d’une jument gestante qui aurait été chassé de l’étable où Marie se serait réfugiée pour mettre au monde Jésus ? Si la pratique s’est peu à peu éteinte, il existe encore quelques coins du Pays de Galles où vous pourriez assister à une Mari Lywd.
La Mari Lwyd
Au-delà de la tradition, la Mari Lwyd est aussi le nom qui est donné au personnage central de la déambulation. Traditionnellement, un homme (le meneur) est recouvert d’un grand drap blanc, sous lequel il hisse un crâne de cheval à l’aide d’un manche. Le crâne sort du drap blanc, représentant ainsi un faux cheval mort qui sera ensuite décoré de rubans colorés, de houx ou de lierre. Le meneur, depuis l’intérieur du drap, contrôle le crâne et s’amuse à le faire claquer des dents pour lui donner vie. On pourrait ainsi rapprocher ce personnage des autres traditions britanniques d’animaux encapuchonnés voire, pour aller plus loin, des calaveras mexicaines… mais sous forme animale !
La Cérémonie
Dès le crépuscule, la Mary Lwyd commence sa déambulation de maison en maison. Elle est accompagnée d’un groupe de quelques hommes qui, face à chaque porte, s’arrêtent et se mettent à chanter en gallois des chansons demandant l’hospitalité accompagnées de grossieretés. Les habitants de chaque maison répondent quant à eux avec des chants qui expliquent les raisons de leur refus. La Mary Lwyd et sa compagnie insistent alors avec de nouveaux chants jusqu’à ce que la porte s’ouvre finalement et que leur soit offert le couvert et de la bière.
Une fois à l’intérieur, la Mary Lwyd s’amuse aussi parfois à effrayer les enfants ou à voler… Elle joue ainsi un rôle ambivalent. Certes, elle fait peur, mais en l’acceptant à notre table, elle porte chance pour la nouvelle année.
Si vous connaissez vous-aussi des traditions hivernales auxquelles sont associés les chevaux, n’hésitez pas à m’en faire part en commentaire ! Pour les plus curieux d’entre vous, il semblerait qu’en Finlande, il est de coutume au nouvel an de faire fondre des fers à cheval miniatures en étain. Le métal liquide est alors versé dans de l’eau froide pour se resolidifier et sa forme est ensuite interprétée pour prédire l’avenir…